COP27 A CHARM EL-CHEIKH EN EGYPTE : A QUAND LA DELIVRANCE DE LA FEMME ET DE LA JEUNE FILLE BURKINABE FACE A LA CRISE CLIMATIQUE ET SECURITAIRE

COP27 A CHARM EL-CHEIKH EN EGYPTE : A QUAND LA DELIVRANCE DE LA FEMME ET DE LA JEUNE FILLE BURKINABE FACE A LA CRISE CLIMATIQUE ET SECURITAIRE

Mouhaïle SORRY

Ressortissante de Coumbani dans la commune de Titao

 

« La saison agricole 2022-2023 n’a pas du tout été bonne dans notre localité et en plus de cela des djihadistes sont venus à deux reprises nous chasser de nos terres en pleine période de récoltes, sans que nous ne puissions emporter quoi que ce soit. »

Nous confie Mouhaïle SORRY, cette jeune mère de 23 ans accueillie à Ouagadougou par sa tante dans un quartier non loti de la capitale.

Représentant 51,7% de la population burkinabè selon les résultats du cinquième recensement général de la population et de l’habitat de 2019 de l’institut national de la statistique et de la démographie (INSD), les femmes et jeunes filles sont en général, les plus exposées et les plus vulnérables face aux multiples défis climatiques et sécuritaires qui minent le pays des hommes intègres.

Exerçant autre fois l’agriculture, l’élevage et le commerce dans leurs localités respectives, ces femmes et jeunes filles vivent aujourd’hui dans la précarité dans la capitale et condamnées jusque-là à la mendicité, à la prostitution et à toutes formes de violences après avoir tout perdu : bétails, récoltes et terres.

«  Les terroristes nous ont tout pris ; ils ont brûlé nos maisons, nos récoltes  et emporté nos bétails. Ils nous ont pris tout simplement la vie »

nous confient plusieurs d’entre elles qui rasent les rues de Ouagadougou à la recherche de leurs pitances quotidiennes, tout en affrontant les viols et le mépris, les injures, les tentatives d’enlèvement de certains usagers de la route.

Celles qui ont encore un peu de courage, se présentent dans des bas-fonds de proximité exploités par des connaissances, dans l’espoir de bénéficier d’un petit espace de culture, mais malheureusement, le manque d’eau dans ces espaces de maraîchage en saison sèche constitue un véritable obstacle à la pratique de cette activité qui, pourtant, peut être salvatrice pour ces femmes et jeunes filles en difficulté. Celle qui ont accepté nous ouvrir leurs portes vivent à proximité de la ceinture verte de la capitale déjà exploitée par certaines associations qui pratiquent l’agroforesterie sous autorisation de la commune de Ouagadougou. Cette ceinture verte se révèle donc être une véritable opportunité pour ces personnes mais là encore, le problème d’eau qui limite déjà l’activité des présents exploitants constituera sans doute un obstacle majeur à l’épanouissement de ces dernières.

Ceinture verte de la ville de Ouagadougou exploitée en saison pluvieuse

Pendant ce temps, les pays membres de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques peinent à trouver un accord satisfaisant de réparation des « pertes et dommages dus aux effets néfastes du climat  »  ,qui devrait contribuer sans doute à réduire la vulnérabilité de cette couche de la société la plus exposée de par son statut social.À la 27ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (COP27), les pays vulnérables aux effets des changements climatiques dont le Burkina Faso, ont obtenu des pays dits « riches »,un accord de création d’un fonds spécifique d’aide aux pays en développement dénommé fonds pour les ‘’pertes et dommages’’. Mais, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, regrette malgré tout, le manque d’ambition de la COP 27, notamment sur la réduction des gaz à effet de serre. Le vice-président de la Commission européenne pour sa part, estime que,(je cite) : « Ce que nous avons là, c’est un pas en avant trop court pour les habitants de la planète. Il ne fournit pas assez d’efforts supplémentaires de la part des principaux émetteurs pour augmenter et accélérer leurs réductions d’émissions de gaz à effet de serre », (fin de citation).

Ayant en mémoire les difficultés de financement du « Fonds Vert Climat » en plus des présentes inquiétudes émises par ces hauts responsables au sujet de ce nouveau fonds pour les ‘’pertes et dommages’’, nous nous posons milles et une question :

« A quand la délivrance des femmes et jeunes filles burkinabés doublement vulnérables de par la situation sécuritaire délétère et au-delà, de celles africaines ? »

L’heure est sans doute à la mise en œuvre d’actions concrètes et surtout urgentes à même d’offrir aux femmes et jeunes filles burkinabès et africaines, des opportunités d’affaires qui leur permettront de gagner dignement leurs vies en campagne tout comme en ville quelque soit leurs statuts. Et pour se faire, l’intervention directe d’organisations nationales, sous régionales, africaines et internationales à l’image de FEMNET, le Réseau de développement et de communication des femmes africaines, est nécessaire et vivement attendue afin de donner aux femmes et aux jeunes filles, Burkinabè et africaines, les moyens d’être plus résilientes face à cette crise climatique et sécuritaire sans précédent. L’État Burkinabè pour sa part, a annoncé la mise en œuvre d’un vaste programme de production agricole de contre saison de plus de 10 milliards de francs CFA, dans le but de résoudre la crise humanitaire engendrée par celle sécuritaire et climatique, mais, une question se pose toujours :

« A quand l’effectivité de ce plan opérationnel agricole ?»

Tout en invitant les personnes et/ou institutions de bonne volonté à se manifester, nous osons croire que cette annonce du gouvernement de transition du 9 novembre 2022 ne restera pas au stade d’engagement politique, mais se traduira en actions concrètes sur le terrain au bonheur de tout un peuple.

 

Windinmi Rosalie OUÉDRAOGO

Burkina Info Tv

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Ingénieur en Génie de l’Environnement, sciences et technologies, catastrophe environnement et santé publique, territoire environnement et santé. Sept années d’expériences en gestion, gouvernance et éducation environnementale, Changements climatiques, Energies renouvelables, Eau et Assainissement. Lire la suite

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Le regard évasif, Oumou SORO ne sait plus à quel saint se vouer ! Natif de You,un village de la commune de Titao, une localité située dans la province du Loroum au Nord au Burkina Faso, Oumou âgée de 48 ans, veuve et mère de cinq (5) enfants n’avait que sa portion de terre pour nourrir sa famille.Tout en reconnaissant que de plus en plus le déficit de pluviométrie ne lui permet plus de récolter assez de céréales pour assurer l’alimentation de son ménage jusqu’à la prochaine récolte, elle auraittout de même aimé ne pas quitter sa terre natale pour Ouagadougou, une destination encore plus incertaine. « L’année dernière, juste avant que l’on ne soit chassé de notre village par les djihadistes, nous avons eu le temps de récolter, mais nous n’avons même pas eu une charrette remplie de céréale du fait de la rareté et de l’irrégularité des pluies » dit-elle. « Je pense que cela est dû au fait que la terre se dessèche au fur et à mesure » a-t-elle ajouté. Pour joindre les deux bouts et répondre aux besoins quotidiens des membres de sa famille, cette veuve mère était obligée de vendre des baignés en période de soudure.

Arrivée à Ouagadougou il y’a un peu plus d’un an du fait de la menace terroriste, Oumouet les membres de sa famille qui ont quitté leur village sans aucune ressource sont tous accueillie à Bissighin, un quartier non loti situé dans l’arrondissement 8 de la capitale par un de ses frères. Ce dernier lui a certes offert un toit, mais désormais, assure difficilement le repas quotidien de sa nouvelle famille élargie.

 

Malheureusement, Oumou, bien que valide, n’a jusque-là aucune opportunité de contribuer à assurer les charges de la maison. « Depuis que je suis à Ouagadougou, je ne mène aucune activité rémunératrice de revenus. Je ne fais que me tourner les pouces en longueur de journée », a-t-elle déclaré.

Elle aussi, Amsétou NIAMPA, jeune mère de vingt (20) ans s’est retrouvée à Ouagadougou sans aucune ressource et sans époux, puisse que ce dernier, une fois à Ouagadougou, est partit à l’aventure au Mali sur un site minier il y’a plus d’un an, sans donner aucun signe de vie jusque-là. Livrée à elle-même, autre fois productrice agricole dans la localité d’où elle a été chassée par les groupes terroristes, elle se rend parfois de ménage en ménage pour assurer la lessive de ceux-ci, moyennant une somme d’argent.

Qualifiées de personnes déplacées internes, de milliers de femmes burkinabè sont dans la même situation que Oumou et Amsétou, qui ne bénéficient d’aucune assistance, bien qu’elles entendent parler parfois d’enregistrement et d’assistance de personnes déplacées internes dans les communes. Tout en étant reconnaissantes à toutes les bonnes volontés qui les assistent parfois dans leurs situations délicates, elles souhaitent toutes pouvoir exercer un jour un métier qui leur permettra de gagnerdignement leurs vies. Elles souhaitent principalement pouvoir à nouveau pratiquer l’agriculture de saison ou de contre saison ou le commerce, tout en nourrissant l’espoir de regagner leurs localités d’origine.

Au-delà des femmes burkinabè, plusieurs autres dans plusieurs pays d’Afrique vivent dans des conditions similaires à celles de Oumou et Amsétou. Il serait donc louable que des institutions comme le Réseau de développement et de communication des femmes africaines (FEMNET) donnent aux femmes africaines les moyens d’être dans les espaces d’action climatique.

Rappelons que le Burkina Faso, pays sahélien situé dans la boucle du Niger, n’est pas exempté des conséquences néfastes des changements climatiques qui s’intensifient d’année en année. Face aux inondations, sécheresses, vagues de chaleurs et vents violents, la population à majorité rurale, pratiquant l’agriculture familiale de subsistance, vit de nos jour une situation de vulnérabilité sans précédent. Et, les femmes sont souvent parmi les groupes les plus vulnérables notamment en raison de leurs faibles revenus, de leurs difficultés d’accès à l’éducation ou aux processus décisionnels politiques et de leurs rôles ou statuts socio-culturels. Bien que la dimension du genre dans la lutte pour l’adaptation aux changements climatiques ait évolué et soit aujourd’hui plus présente dans les discours socio-politiques et portée à chaque conférence des parties à la convention cadre des Nations Unis sur les Changements Climatiques, les actions concrètes devant favoriser leur plus grande résilience laissent toujours à désirer.

 

Windinmi Rosalie OUÉDRAOGO

Burkina Info

 

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Ingénieur en Génie de l’Environnement, sciences et technologies, catastrophe environnement et santé publique, territoire environnement et santé. Sept années d’expériences en gestion, gouvernance et éducation environnementale, Changements climatiques, Energies renouvelables, Eau et Assainissement. Lire la suite

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Le Programme de Micro Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF/FEM-PNUD) en compagnie de ses partenaires et d’une équipe de journalistes, a entrepris une visite du projet « Grands-mères solaires » à Samtenga dans la commune de Ghogo et à Basgana dans la commune de Manga le 10 mars 2020. Il s’est agit au cours de cette visite, de s’imprégner des réalités quotidiennes des grands-mères solaires et de leurs succès enregistrés depuis leur formation en énergie solaires en Inde en 2010 jusqu’à nos jours. En plus des kits solaires qu’elles installent dans des ménages de leurs localités respectives, ces femmes bénéficient aujourd’hui de kiosques solaires qui font la fierté de leurs communautés grâce au PMF/FEM-PNUD. Cette activité supplémentaire leurs permet d’améliorer leurs conditions sociales. Les vidéos suivantes résument le contenu de cette visite.

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Le Programme de Micro financement du Fonds pour l’Environnement Mondial PMF/FEM-PNUD dispose désormais d’un document stratégique pour la mise en oeuvre de sa phase Opérationnelle 7 au Burkina Faso. Plusieurs rencontres tenues au niveau régional et central ont permis d’élaborer ledit document qui a été validé à l’unanimité lors de l’atelier national des parties prenantes tenu le 16 janvier 2020 à Ouagadougou. Ce atelier marque également la fin du du projet d’élaboration de la stratégie nationale de la phase opérationnelle 7 du PMF/FEM-PNUD porté par l’Association Afrique’ERE. La présente vidéo fait le point de l’atelier des parties prenantes.

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